Je n’ai pas vocation à devenir historien, car d’autres personnes le sont et font ce métier avec plus de savoir et plus de rigueur que je n’en saurais posséder. Je dois rendre grâce à tous ceux qui ont précédemment écrit sur le sujet, et chez qui j’ai trouvé les documents qui me permettent de présenter aujourd’hui cet ouvrage. Mon but étant de proposer au lecteur les fac-similés des lettres écrites, à la plume et de la main du Roi, à Corisande, je ne serai pas le biographe de cette dernière. Je me contenterai de donner d’elle un portrait dépourvu d’anecdotes plus ou moins croustillantes ou autres détails, laissant aux spécialistes le soin de raconter la vie de la comtesse de Guiche et Gramont. J’espère que vous aimerez analyser ces courriers, et que votre sagacité vous aidera à démêler les parts d’ombre et de vérité que chacun est libre de concevoir sur les amours toniques de ce couple mythique et je vous invite à la réflexion suivante : Que serions-nous si Henry avait épousé Corisande, comme il le lui avait promis, au lieu de prendre pour femmes légitimes, Marguerite de Valois puis Marie de Médicis ? Peut-être l’aurait-il fait si elle était devenue protestante. Peut-être auraient-ils eu un fils, qui n’aurait pas été Louis XIII… nous n’aurions pas connu Louis XIV… ni Versailles… ni Louis XV, ni Louis XVI… ni la révolution… mais nous aurions eu une Reine de France et de Navarre hagetmautienne… avec tout ce qui s’en serait suivi… dommage pour cette cité (la Perle de la Chalosse) et dommage pour notre histoire aquitaine. |